La Thailande designe quatre provinces pour accueillir des complexes casino loisirs malgre des controverses
Le gouvernement thaïlandais a récemment validé un projet de loi visant à légaliser les jeux d'argent, mais des voix s’élèvent contre cette initiative, mettant en avant des préoccupations sociales et réglementaires.

Points essentiels :
Bangkok, Chonburi, Chiang Mai et Phuket ont été sélectionnées pour accueillir ces futurs complexes casino-loisirs.
Le projet pourrait attirer jusqu'à 50 millions de visiteurs par an et générer une activité économique considérable.
Une partie de la population s’oppose fermement à cette mesure, invoquant des risques liés au jeu chez les jeunes, au blanchiment d'argent et à un manque de contrôle réglementaire.
Le gouvernement thaïlandais a confirmé que Bangkok, Chonburi, Chiang Mai et Phuket seront les quatre premières provinces à accueillir ces complexes intégrant des casinos. Cette annonce intervient deux mois après que le cabinet a donné son feu vert à un projet de loi autorisant les jeux d'argent dans le pays.
D’un montant estimé à 500 milliards de bahts (14,9 milliards de dollars), cette initiative s'inscrit dans une stratégie visant à dynamiser le tourisme et concurrencer d’autres marchés asiatiques tels que Singapour et les Philippines.
Nikom Boonwiset, vice-président du comité spécial en charge du projet, a précisé que ces provinces ont été choisies pour leur attrait touristique auprès des visiteurs locaux et internationaux.
Le gouvernement prévoit que ces complexes pourraient générer environ 40 000 emplois et avoir un impact positif sur l’économie thaïlandaise, alors que le Fonds monétaire international (FMI) estime que le PIB du pays atteindra 545,3 milliards de dollars en 2025.
Un projet controversé
Selon une récente enquête menée par l'Institut National de Développement de la Thaïlande, 59 % des sondés se disent opposés à la construction de ces complexes, soulignant un écart entre les ambitions gouvernementales et l’opinion publique.
Ces complexes ne se limiteront pas aux casinos : ils comprendront également des hôtels cinq étoiles, des centres commerciaux, des parcs d’attractions, des infrastructures sportives et des centres de conférences. Moins de 10 % de la surface totale sera dédiée aux jeux d'argent, s'inspirant du modèle des complexes intégrés de Singapour et des Philippines, qui ont largement contribué à l’essor du tourisme dans ces pays.
Cependant, des associations, notamment la Stop Gambling Foundation de Thaïlande, alertent sur les risques accrus de blanchiment d'argent et le manque de protections efficaces contre l'addiction des jeunes joueurs.
Les critiques s'inquiètent également de la possible implication des junket operators, ces intermédiaires qui ont déjà suscité des controverses dans d'autres pays en raison de pratiques opaques et de risques liés à la criminalité financière.
Manifestations et reports législatifs
Face à la grogne populaire, plusieurs manifestations ont eu lieu devant le ministère des Finances et le siège du gouvernement à Bangkok, appelant à l’abandon du projet.
Initialement prévu pour être discuté lors de la réunion du Cabinet ce mardi, le projet de loi sur les complexes de loisirs a finalement été reporté afin de recueillir davantage d’avis de la population.
Par ailleurs, le gouvernement explore d’autres emplacements potentiels, notamment le port de Bangkok, dans le cadre d’une étude plus large sur l’expansion du marché des jeux d'argent.
Les partisans du projet estiment que la Thaïlande risque de passer à côté d’importantes recettes touristiques au profit de pays voisins déjà bien implantés dans l’industrie du jeu.
Une décision définitive sur la légalisation et l’implantation des complexes casino-loisirs est attendue dans les mois à venir, alors que les discussions se poursuivent entre les autorités, les organismes de régulation et les acteurs du secteur.
En 2024, Gambling Insider avait prédit avec justesse que Bangkok, Phuket et Pattaya figureraient parmi les premières destinations choisies pour accueillir ces nouveaux établissements d’ici 2025.